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L’information sur le marché du travail est essentielle pour que les transformateurs canadiens d’aliments et de boissons puissent prendre des décisions éclairées en matière d’affaires et de main-d’œuvre. La recherche menée par Compétences Transformation Alimentaire Canada (CTAC) dresse un bilan de santé important de la situation actuelle de l’industrie et des perspectives pour l’avenir. La recherche guide également des solutions qui soutiennent les personnes et les entreprises.
CTAC a récemment réalisé une étude de l’emploi actuel et futur, des besoins en matière de recrutement et des conditions du marché du travail pour l’industrie. L’étude s’est également penchée sur les conditions du marché et les défis du marché du travail pour la fabrication des produits laitiers, la préparation et le conditionnement des poissons et des fruits de mer, la fabrication de produits de viande, ainsi que les boulangeries et la fabrication de tortillas. L’information présentée vise à mieux informer le gouvernement, les employeurs et les parties prenantes de l’industrie sur l’ampleur et la nature des défis du marché du travail auxquels se heurte l’industrie canadienne de la transformation des aliments
"Notre recherche dresse un bilan de santé important de la situation actuelle de l'industrie et des perspectives pour l'avenir. La recherche guide également des solutions qui soutiennent les personnes et les entreprises."
L’industrie de la transformation des aliments et des boissons a généré plus de 153,6 milliards $ de ventes annuelles en 2022, la fabrication de produits à base de viande générant plus de ventes que tout autre sous-secteur. En 2021, il y avait environ 13 150 établissements de transformation d’aliments et de boissons au Canada, la plupart d’entre eux étant concentrés en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique. L’industrie de la transformation des aliments et des boissons contribue de manière significative au marché du travail canadien. Elle employait environ 300 000 travailleurs en 2022, la plupart des établissements employant moins de 100 personnes.
L’information sur le marché du travail est essentielle pour que les transformateurs canadiens d’aliments et de boissons puissent prendre des décisions éclairées en matière d’affaires et de main-d’œuvre
En 2022, l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons comptait environ 13 150 établissements, ceux-ci contribuant 35 milliards $ au PIB du Canada et employant directement près de 300 000 personnes. La même année, la valeur des exportations canadiennes d’aliments et de boissons était estimée à 54,3 milliards $, soit 7 % des exportations totales du Canada.
Entre 2023 et 2030, on estime que l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons devra embaucher et maintenir en poste plus de 92 500 personnes supplémentaires. Le besoin d’embauche annuel moyen d’environ 11 500 nouvelles recrues par an est principalement dû à la nécessité de remplacer environ 66 800 départs à la retraite et départs liés à l’âge, et ce en présence d’une croissance projetée de l’industrie et de gains de productivité de la main-d’œuvre. En outre, les 50 000 postes actuels de l’industrie qui restent à pourvoir signifient que le besoin total d’embauche passe à 142 000 nouvelles personnes, soit près de 50 % de la main-d’œuvre actuelle.
La fabrication de boissons devrait être le catalyseur de croissance de l’industrie, avec une augmentation de l’emploi de 16 % entre 2023 et 2030. Les boulangeries et la fabrication de tortillas devraient également connaître une croissance appréciable de l’emploi d’ici 2030 en raison de l’augmentation de la consommation au cours de la décennie. Les secteurs de la fabrication des produits laitiers et des produits de viande, qui ont connu une baisse de consommation, devraient connaître une croissance plus modeste au cours de la même période.
"Entre 2023 et 2030, l’industrie canadienne des aliments et des boissons devra embaucher 142 000 nouvelles personnes, soit près de 50 % de la main-d'œuvre actuelle."
Le secteur de la transformation des aliments et des boissons n’a pas échappé aux perturbations de la pandémie. Le secteur a été ébranlé par les perturbations de l’approvisionnement, une augmentation des coûts des intrants, une hausse de la demande et les tensions du marché du travail. Malgré ces défis, l’industrie s’est relativement bien tirée d’affaire durant la pandémie et les perspectives d’avenir sont bonnes, malgré les inquiétudes concernant la hausse inflationniste du coût des intrants et la disponibilité de main-d’œuvre.
Les préférences des consommateurs canadiens ont évolué. Selon un sondage sur la consommation alimentaire mené par Deloitte (2021), la consommation d’aliments transformés diminue, une tendance qui devrait se poursuivre avec la prévalence de consommateurs de plus en plus soucieux de leur santé. De plus, les ménages réduisent leurs dépenses en raison de la pression inflationniste et deviennent plus sélectifs pour les dépenses alimentaires. Ces changements auront un impact de taille sur la consommation de viandes et de produits laitiers, qui représentent actuellement les deux segments les plus importants du marché. Les Canadiens recherchent des substituts à la viande rouge et à la viande transformée, notamment des protéines d’origine végétale, ainsi que de la viande, de la volaille et des fruits de mer biologiques. Les consommateurs ont également fait état d’une consommation accrue ou d’un penchant pour les boissons végétales, ce qui a entraîné une réduction des dépenses dans le secteur des produits laitiers.
L’automatisation et les technologies émergentes présentent une opportunité pour les transformateurs canadiens d’aliments et de boissons. L’adoption des technologies les plus récentes sera nécessaire pour que l’industrie augmente sa productivité et demeure concurrentielle sur les marchés internationaux au cours de la prochaine décennie
Les besoins en recrutement de l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons prennent en compte la croissance de l’industrie et la nécessité de remplacer les travailleurs qui ont pris leur retraite ou qui sont décédés. La demande de remplacement (départs à la retraite et décès) sera l’élément moteur de l’embauche au cours de la période 2023 à 2030, avec une demande totale de 66 800 nouveaux travailleurs pour remplacer la main-d’œuvre vieillissante de l’industrie. Ces demandes s’intensifient vers la fin de la décennie alors que la proportion de travailleurs approchant l’âge de la retraite augmente.
En prenant en compte la croissance de l’industrie et du vieillissement de la main-d’œuvre, on estime que l’industrie devra embaucher 92 500 travailleurs au cours de la période 2023-2030. Cela correspond à environ 31 % de la maind’œuvre de 2022.
Si l’on ajoute les 50 000 postes vacants actuels, la demande d’embauche grimpe à 142 000 nouvelles personnes d’ici 2030, soit environ 50 % de la main-d’œuvre actuelle.
La croissance économique devrait ralentir à 0,7 % en 2023 sous l’effet d’une réduction mondiale des dépenses. Le taux de croissance annuel devrait s’établir à 2,1 % en moyenne entre 2024 et 2030. L’économie devrait retrouver un cycle haussier en 2024, sous l’effet d’une baisse de l’inflation et de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales.
En 2022, l’industrie de la transformation des aliments et des boissons a contribué plus de 35 milliards $ au PIB. L’industrie représente 18 % du PIB de l’ensemble du secteur manufacturier et 2 % du PIB national. Les secteurs qui contribuent le plus au PIB sont la fabrication de boissons, la fabrication de produits de viande, la fabrication d’autres aliments ainsi que les boulangeries et la fabrication de tortillas. La croissance du PIB national de l’ensemble du secteur manufacturier a dépassé celle du secteur des aliments et boissons en 2022.
Le Canada connaît actuellement un déclin de la croissance naturelle de sa population (naissances moins décès). On s’attend à ce que la croissance naturelle poursuive son déclin à l’avenir. L’immigration sera le principal moteur de la croissance démographique au cours de la prochaine décennie. L’objectif d’immigration du Canada est passé de 300 000 en 2016 à 500 000 d’ici 2025.
Compte tenu de ces cibles, il est estimé que :
En 2021, les ventes de produits alimentaires (moins les boissons) ont connu la plus forte croissance en glissement annuel jamais enregistrée, suivie par des gains importants d’environ 12 % en 2022. L’industrie canadienne de la transformation alimentaire a affiché une hausse constante du volume de ses échanges ces dernières années. Les exportations de l’industrie alimentaire ont augmenté considérablement en 2022 (+14,3 %), en raison de la demande accrue en aliments de haute qualité.
En 2022, l’industrie employait un peu plus de 250 000 travailleurs. L’emploi dans la fabrication de produits alimentaires devrait atteindre près de 268 000 en 2030, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’emploi de 2022. L’inflation, l’augmentation des coûts de maind’œuvre et les pénuries de main-d’œuvre ont été les principaux défis de l’industrie pendant la pandémie. La productivité du travail a augmenté en 2022, revenant au taux moyen observé avant la pandémie.
milliards $ ventes
travailleurs
établissements
des entreprises comptent moins de 100 employés
Les ventes du secteur de la fabrication des boissons ont connu une forte baisse en 2022, revenant aux niveaux d’avant la pandémie. Cette baisse est due à la diminution des ventes de vins et de spiritueux, après une forte augmentation de la consommation en 2021. Les exportations canadiennes de boissons en 2022 sont restées relativement inchangées par rapport à la valeur des exportations en 2021, mais ont été supérieures de 7 % à la valeur des exportations en 2019. En 2022, l’industrie employait un peu moins de 50 000 travailleurs. L’emploi dans la fabrication de produits à base de boissons devrait atteindre 57 000 d’ici 2030, soit une augmentation de 16 % par rapport à l’emploi de 2022.
Valeur des exportations, 2022 :
de la maind’œuvre des aliments et des boissons
Établissements, 2022 :
PIB (en 2021) :
Ventes 2022 :
Emploi, 2022 :
Les importations canadiennes de produits laitiers ont toujours été supérieures aux exportations. La valeur des exportations a augmenté de 30 % par rapport à 2019, alors que les importations ont augmenté de 39 %, portant la balance commerciale à 339 millions $ en 2022. En 2022, le secteur employait environ 27 500 travailleurs. L’emploi dans la fabrication des produits laitiers devrait atteindre 29 700 d’ici 2030, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’emploi de 2022. L’augmentation du coût des intrants, attribuable à la hausse du prix du lait à la production et du coût des aliments pour animaux, devrait entraîner une hausse des prix des produits laitiers, ce qui pourrait modifier le comportement des consommateurs au cours de la période à l’étude.
Valeur des exportations, 2022 :
de la maind’œuvre des aliments et des boissons
Établissements, 2022 :
PIB (en 2021) :
Ventes 2022 :
Emploi, 2022 :
Les résultats du sondage ont révélé une évolution vers des substituts de viande végétaliens, les préoccupations relatives à la santé et à l’environnement, ainsi que les coûts élevés ayant tous contribué à une diminution de la consommation de viande rouge au cours des dernières années. La valeur des exportations de viande a atteint 11,3 milliards $ en 2022, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2020 et de 30 % par rapport à 2019. Les importations ont augmenté de 14 % en 2022 et de 34 % par rapport à la valeur de 2019. En 2022, le secteur employait environ 64 000 travailleurs. L’emploi dans la fabrication des viandes devrait atteindre 66 300 personnes d’ici 2030, soit une augmentation de 4 % par rapport à l’emploi de 2022. La productivité du travail a augmenté en 2022, mais est restée inférieure aux niveaux de productivité observés avant la pandémie, l’industrie ayant été confrontée à de fortes perturbations en matière d’approvisionnement et à un resserrement du marché du travail en 2022.
Valeur des exportations, 2022 :
de la maind’œuvre des aliments et des boissons
Établissements, 2022 :
PIB (en 2021) :
Ventes 2022 :
Emploi, 2022 :
La consommation de poisson d’eau douce devrait augmenter constamment au cours de la période à l’étude, les consommateurs recherchant des sources de protéines pour remplacer la viande. Après une importante croissance en 2021, les ventes de fruits de mer ont diminué considérablement en 2022, s’alignant ainsi sur la tendance historique des ventes. La fermeture de fermes salmonicoles dans certaines régions de la Colombie-Britannique a eu un impact négatif sur les ventes en 2022. Les exportations canadiennes de poissons et de fruits de mer se sont élevées à 5,5 milliards $ en 2022, soit une baisse de 10 % par rapport à 2021. Malgré cette diminution, les exportations en 2022 étaient nettement plus élevées que la valeur moyenne d’avant la pandémie. Les importations totales ont augmenté de près de 20 % en 2022 – une augmentation appréciable par rapport à la valeur moyenne observée entre 2015 et 2019. L’augmentation des prix intérieurs due à la réduction de l’offre de saumon d’élevage en Colombie-Britannique a contraint les épiciers à importer du saumon d’autres pays
Valeur des exportations, 2022 :
de la maind’œuvre des aliments et des boissons
Établissements, 2022 :
PIB (en 2021) :
Ventes 2022 :
Emploi, 2022 :
Notre recherche sur les boulangeries et la fabrication de tortillas a révélé que la consommation a augmenté de 2,7 % en 2022, principalement en raison de la croissance du secteur des mélanges de farine, de la pâte et des pâtes sèches. La consommation devrait augmenter constamment au cours de la période de prévision, parallèlement à la croissance de la population, alors que les ventes de boulangerie et de tortillas ont augmenté de 14,3 % en 2022, principalement en raison d’une augmentation de la fabrication de pain et de produits de boulangerie. Les ventes devraient ralentir en 2023 en raison de la hausse des prix des aliments et de la réaction des consommateurs, avant de reprendre ensuite leur flambée jusqu’à la fin de la période à l’étude. En 2022, le secteur employait plus de 51 100 travailleurs. L’emploi dans la fabrication de produits de boulangerie devrait atteindre 58 000 d’ici 2030, soit une augmentation de 13 % par rapport à l’emploi de 2022.
Valeur des exportations, 2022 :
de la maind’œuvre des aliments et des boissons
Établissements, 2022 :
PIB (en 2021) :
Ventes 2022 :
Emploi, 2022 :
En 2022, le secteur de la transformation des aliments et des boissons employait environ 300 000 travailleurs. L’emploi dans l’industrie devrait atteindre 325 000 d’ici 2030, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’emploi de 2022. Le nombre total d’emplois dans l’industrie devrait diminuer en 2023, après deux années de croissance rapide. Malgré ce ralentissement, l’emploi demeurera supérieur aux niveaux d’avant la pandémie. Après 2023, la croissance de l’emploi devrait augmenter à un taux annuel moyen d’environ 1 % jusqu’en 2030.
La fabrication de boissons devrait être le moteur de croissance de l’industrie au cours de la période à l’étude, avec une augmentation de l’emploi de 16 % entre 2023 et 2030. Les boulangeries et la fabrication de tortillas devraient également connaître une croissance appréciable de l’emploi d’ici 2030, par suite d’une consommation accrue au cours de la décennie. Les secteurs de la fabrication des produits laitiers et des produits de viande, qui ont connu une baisse de la consommation, devraient connaître une croissance plus modeste au cours de la même période.